lundi 24 octobre 2016

Lux de Maud MAYERAS











Maud MAYERAS

Lux

















4ème de couverture :
C'est l'histoire d'un retour, d'une sentence et d'une vague qui monte à l'horizon. 

2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, dans les terres arides du sud de l'Australie. 
Vingt ans auparavant, il a passé un été dans cette petite ville perdue et, en l'espace de trois mois qui l'ont vu quitter l'adolescence, il a connu la joie, l'amitié, l'amour et l'horreur. 
Aujourd'hui il est un homme. Il n'a pas oublié, il n'a rien pardonné. 
Mais la justice prend d'étranges et inquiétantes couleurs à la lumière de l'apocalypse. 
Ballade meurtrière sur fond de fin des temps, Lux est le roman de la confirmation d'une jeune auteure au sommet de son art. Après le succès de Reflex (Anne Carrière, 2013 / Pocket, 2015), le nouveau thriller de Maud Mayeras est très attendu. 






J'ai attendu la troisième publication de Maud Mayeras un peu comme le messie, les deux précédents romans m'avaient procurée des sensations fortes et même plus.

Antoine a semble-t-il vécu divers événements, un peu tout et son contraire sur le plan émotionnel, lors d'un été passé en Australie avec sa mère.
Sa rencontre avec Hunter, son seul ami...
Bien des années plus tard, à l'âge adulte, il fait le choix de revenir et semble déterminé à rétablir sa paix intérieure à travers la vengeance...

A peine commencé je suis émerveillée, l'écriture est poétique et belle.
J'ai été suffoquée par la violence de certaines idées d'adultes, confinés dans leur petite vie étroite et dans un cerveau tout aussi étroit.
Des violences issues de tabous et d'idées bigotes, réfractaires au changement, au monde moderne.
Opposés à la simplicité de la vie tout simplement.
Vous vous demandez forcément où je veux en venir et de quoi je parle, je ne peux malheureusement en dire plus.
J'ai plutôt envie de dire, je ne peux heureusement pas en dire plus, procurez-vous Lux sur-le-champ et vous saurez...

Je suis allée de surprise en surprise, les rebondissements sont carrément déroutants, il va se passer tout sauf ce à quoi vous aviez pensé.
J'ai pu sentir la douleur, la vraie, celle qui est capable de tout, notamment de vous faire perdre la raison.

L'auteure n'a pas peur des mots, elle les apprivoise, les dompte parfois pour mieux les soumettre.
C'est elle qui décide et prend le pouvoir, je pense que son talent réside ici, sur cette base qui semble si simple et qui pourtant est une prouesse.  

Je n'attendais pas Maud sur ce terrain là, je me sens bluffée, encore un roman noir très différent des premiers.
Je retrouve une folie peu commune et je sais que je suis capable de la suivre très très loin.

Décidément c'est très fort, arrivée au dernier tiers, j'ai reçu gifle sur gifle, que ce fût bon.
Quand on pense connaître le mal, on se rend compte que c'est encore pire...
Je me félicite parfois d'être une lectrice candide mais là je n'ai vraiment rien vu arriver ou du moins le mal était fait.
Petite traduction : mal/horreur équivaut à plaisir de dingue/bonheur et oui le but est de ressentir et de vibrer.

Perturbée, remuée, fracassée je suis... c'est du grand Maud Mayeras tout simplement.





Maud Mayeras est une romancière. Elle vit à Limoges.
Son premier thriller "Hématome," paru aux éditions Calmann-Lévy dans la collection Suspense en 2006, a pour sujet principal la dénonciation des violences faites aux femmes. 
Il avait été très remarqué lors de sa sortie : finaliste Prix Polar SNCF 2006, Prix des Limbes pourpres 2006 et Prix Griffe noire du meilleur thriller de poche 2008. 
Sept ans plus tard, son second roman intitulé "Reflex" (2013) est édité aux éditions Anne Carrière. 
Lux sortira aux Editions Anne Carrière le 6 octobre 2016.

mercredi 19 octobre 2016

La guilde des Merlins, I. Le Magicien de Cendrine NOUGUE








Cendrine NOUGUE

La guilde des Merlins
I. Le Magicien



















4ème de couverture :
Arthur Sullivan, collégien vivant à Nantes, partage sa vie entre sa passion pour la magie et ses amis. Jusqu'au jour où sa mère est hospitalisée à Londres, le laissant aux mains de sa grand-mère anglaise, richissime éditrice qu'il n'avait jamais vue. Arthur découvre alors un univers où se manifestent des créatures étranges, et où les contes pour enfants semblent avoir ... une extraordinaire importance.



J'aime bien me mettre dans la peau d'adolescents, ils sont dotés d'une certaine folie, capables de nous surprendre à bien des égards et sont loin d'être inintéressants.

Arthur, 13 ans, se rend au collège tant bien que mal, avec l'aide de la concierge de son immeuble.
Sa mère est partie en déplacement à Londres et son père a quitté la maison depuis plusieurs années, privilégiant sa carrière de magicien réputé.
Quand un vieil homme vient le chercher en limousine, lui annonce que sa mère est dans le coma et souhaite le conduire au plus vite chez sa grand-mère maternelle domiciliée à Londres.
Il n'hésite pas et part au-devant d'une grand-mère inconnue jusqu'à lors mais surtout pour retrouver sa mère.
Le jeune garçon va vite se rendre compte que la maisonnée entière lui cache la vérité et va s'aventurer seul à ses risques et péril...

L'auteure a su saupoudrer son roman d'une magie à la juste dose.
Comme par exemple un petit livre qui vibre de façon si brève, presque imperceptible, que le personnage va se demander si son imagination n'a pas créé cette impression.
Mystère, aventure, rebondissements et action sont bien présents.

J'ai été touchée par Arthur, par son besoin de retrouver sa mère, cette inquiétude sournoise qui peut faire vibrer une poitrine.
L'aide de ses amis, même à distance a été précieuse et parfois amusante, l'amitié et l'amour filial ont été mis en avant.

Il est facile de retrouver les inspirations de l'auteure, j'ai retrouvé de nombreuses références sur le thème de la magie ou encore de l'enfance.
Je vais placer La guilde des Merlins dans la bibliothèque de ma fille, elle pourra à son tour le lire dans quelques années, car à mon avis c'est un roman pour les lecteurs de 7 (allez 9) à 77 ans.




De formation littéraire, Cendrine Nougué vit dans le 77. Elle est directrice des affaires culturelles, passionnée par les contes de fées, les récits archétypaux et leurs sources d’inspiration, les grands classiques français et anglo-saxons, en passant par la fantasy et l’univers steampunk. Elle est aussi chroniqueuse pour frenchsteampunk.fr et le blog de littératures jeunesse lesétoilesmécaniques.com
« La guilde des Merlins » est son premier ouvrage.

lundi 17 octobre 2016

On se souvient du nom des assassins de Dominique MAISONS









Dominique MAISONS

On se souvient du nom des assassins



















4ème de couverture :
Changement de décor pour Dominique Maisons, qui délaisse le registre ultra-contemporain de son dernier thriller pour un polar d'atmosphère qui se déroule à Paris, en 1909… Max Rochefort est l'auteur du feuilleton le plus populaire du quotidien Le Matin. Dandy immodeste, personnage excessif, il n'est pas sans rappeler Alexandre Dumas ou autre auteur gargantuesque. Flanqué d'une gouvernante possessive et d'un jeune assistant, Giovanni Riva, rêvant de devenir grand journaliste, Max Rochefort règne sur un atelier d'écriture compose de trois personnes. Giovanni tombe vite sous le charme et la coupe de cet ogre littéraire. Mais la réalité rattrape les meilleurs scénarios inventés par Max. Lors d'une soirée donnée à l'hôtel du lac d'Enghien, un cardinal est retrouvé mort, atrocement mutilé. La sûreté est dépêchée sur les lieux, et Max et Giovanni, s'érigeant en défenseurs de la veuve, de l'orphelin et d'une jeune soubrette accusée de ce terrible meurtre, sont plongés dans une enquête qui les conduira des bas-fonds de la capitale à ses lieux les plus brillants. Des catacombes à l'asile d'aliénés de Sainte-Anne, de l'Opéra Garnier aux théâtres de boulevard, des voyages en montgolfière aux rugissements d'une Bugatti biplace 90 chevaux, Max et Giovanni croisent sur leur chemin de bien illustres personnages : l'éditeur Arthème Fayard, l'écrivain Gaston Leroux, le pionnier de l'aviation Louis Paulhan, l'aliéniste Alfred Binet… et constituer autour d'eux une ligue de gentlemen extraordinaires. Ceci sans oublier le talent et le goût de Dominique Maisons pour les scénarios les plus sombres, les plus sanglants et les plus pervers…




Dominique Maisons fait parti des auteurs que j'ai lu à plusieurs reprises et chaque nouvelle publication est pour moi un plaisir.

Giovanni Riva travaille pour le journal Le Matin, il est missionné pour plus ou moins espionner Max Rochefort, un auteur populaire.
Ce poste ne le ravit guère et va prendre des allures inattendues, le Cardinal Berdoglio a été assassiné dans la chambre d'hôtel voisine et une jeune femme de chambre est accusée.
Max voyant bien le béguin de Giovanni pour cette dernière, se lance dans une enquête plutôt complexe.
Il n'a pas fallu le pousser bien fort pour que cet auteur passionné d'intrigues à démêler se lance...


L'époque début 1900 est bien retranscrite, elle immerge le lecteur dans une confiance agréable et nostalgique, il suffit de regarder la couverture pour comprendre.
Giovanni est d'origine italienne, particularité rendue intéressante par la description de son entourage et de ses coutumes un peu envahissantes, elles prêtent à sourire.
Il est question d'un écrivain et du développement de l'édition, sujet intéressant, c'est une bonne idée d'y toucher. 

Un meurtre, une chambre gardée et fermée, c'est un cas parfait pour Rouletabille et j'ai envie de dire que ça tombe bien car Gaston Leroux est un des personnages du roman.
Max Rochefort a bien l'intention de lui damer le pion, en toute amitié cependant.
Cette enquête m'a fait penser à une enquête à la Sherlock Holmes et j'ai adoré ça.
Je l'ai suivie avec passion et il faut avouer que le binôme d'enquêteurs forme une équipe hors pair.

L'auteur, je parle du vrai, a un talent d'écriture certain et assuré, il a misé sur un style rétro, qui bien que casse-gueule, est plus que réussi.
Mes nerfs ont été mis à rude épreuve, le temps presse pour sauver la jeune femme accusée et maintenue dans des conditions de détention glaçantes et déplorables.

Quand la politique se mêle aux grands manitous de la religion, on se rend compte que certaines vérités ne sont pas communicables au grand public.
Pas d'inquiétudes il y aura toujours de bonnes âmes haut placées pour dissimuler et arranger les faits de façon à les rendre plus présentables.

J'ai beaucoup aimé la construction originale de ce thriller, quand vous pensez le dénouement proche et bien il se peut que quelques surprises subsistent.
Mon sourire est revenu et je me suis dit non ce n'est pas terminé, le lecteur va encore morfler...
L'action est aussi grisante que la double enquête, encore une bonne idée de ne pas axer l'histoire sur la police mais sur un écrivain et son employé.

Le rythme est imposé avec une maîtrise bluffante j'en suis scotchée.
J'ai aussi ressenti une vraie émotion en rapport avec les personnages, je me les suis appropriés, leurs vies, leurs bonheurs et leurs malheurs.
J'ai couru avec eux, j'ai réfléchi avec eux, j'ai été blessée avec eux...

Je crois que j'ai été claire, du moins je l'espère, assez pour vous convaincre d'aller à la rencontre de Giovanni et de Max, j'ai été triste de les quitter...





Né le 06/081971 à Paris, Dominique Maisons a traversé ses études sans objectif clairement déterminé, mais finalement il aimait bien apprendre alors il a glané quelques diplômes dont la liste n’a aucun intérêt. De son jeune âge il se souvient avec plaisir des histoires qu’il racontait pendant les récréations à un petit cercle de fidèles ainsi que de sa première rédaction que son institutrice a lue à toute la classe… De quoi susciter une vocation qui ne s’est jamais démentie, elle aura juste mis du temps à se mettre en œuvre, un peu par indolence et un peu parce qu’il a suivi d’autres pistes…
A travaillé dans la musique chez Sony tant que les gens en achetaient… Il espère donc que ces mêmes gens vont continuer un peu à acheter des livres. Il aime les romans populaires, les Dumas, Paul Féval, Auguste Bernede, Gaston Leroux, G-J Arnaud, … et il s’emploie à continuer dans cette veine et à reprendre une partie du flambeau de cette littérature aux personnages hauts en couleur si caractéristiques de la culture populaire française. Plus récemment, il se sent proche, dans la démarche, d’un Jo Nesbo ou d’un John Connolly et il admire Denis Lehane… Il essaye dans ses écrits de donner libre cours à son imagination, sa préoccupation principale serait que ses histoires ne donnent jamais une impression de déjà lue. Surprendre, distraire et étonner avec un petit supplément d’âme, voilà le programme qu’il vous invite à découvrir.









mercredi 12 octobre 2016

Vive les mariés ! de Mymi DOINET et Peggy NILLE




Ecrit par Mymi DOINET
et
Illustré par Peggy NILLE

Vive les mariés !








4ème de couverture :
Rita coud des belles robes de mariée. Mais la couturière broie du noir, elle aimerait tant se marier à son tour...



Louisa 6 ans :
J'ai deux pages préférées, c'est la 24/25 et la 28/29 parce qu'elles sont belles, la robe de Rita aussi.
J'aimerais pas être obligée de travailler tout le temps comme Rita.
Au début le chat est trop joli avec son voile de mariée et après il faut qu'il fasse attention, il a des ballons autour de la patte et il va tomber.

J'adore quand Sasha dit à Rita : tu es ma belle au bois ronflant. Je trouve ça rigolo.
J'aime les autocollants de ma dédicace, l'auteure a mis des chats et même un rose alors que ça n’existe pas.
Les pages sont très belles, j'adore les couleurs, les ballons sont très colorés.
Moi je n'ai pas d'amoureux alors je me marierai plus tard.

Au lieu d'un pouce levé, je donne deux pouces levés, non plutôt les dix doigts.
J'aime tout tout tout !!



Auteur de nombreux contes et documentaire, Mymi Doinet a reçu en 1998 le grand prix de Bologne pour la livre La mer et les poissons, publié chez Mila. 











Après un BTS d'expression Visuelle (école Estienne), Peggy Nille a suivi des études aux Beaux-Arts de Paris (ENSBA): arts appliqués d'une part puis section peinture. 
Dans ses illustrations, elle mélange le numérique et des collages faits à la main. Elle aime particulièrement jouer avec les couleurs et faire découvrir à ses lecteurs les arts traditionnels des divers pays du monde.

mardi 11 octobre 2016

Toulouse Polars du Sud 2016


C'était les 7, 8 et 9 octobre 2016, à Toulouse...


Le salon du polar à Toulouse c'est un monstre de bonheur littéraire, des auteurs fantastiques et souriants, des rencontres extraordinaires, des retrouvailles fabuleuses, sans oublier les libraires et les organisateurs magiques.

Alors oui c'est trop tard pour cette fois mais je ne peux que vous conseiller de réserver votre date et d'organiser votre week end pour l'année prochaine.

Sonja DELZONGLE



Benoît MINVILLE



Maud MAYERAS



Olivier NOREK



Sophie LOUBIERE



Bernard MINIER



Claire FAVAN



Marin LEDUN



Anne BOURREL




Sire Cédric



Johana GUSTAWSSON



Frank KLARCZYK



Franck THILLIEZ



Mymi DOINET



Benoît SEVERAC (Prix de l'embouchure 2016)



Bruno Lamarque, un des libraires du salon



Bien entendu il s'agit d'un compte-rendu vu avec mes yeux je n'ai donc pas pris en photo tous les auteurs présents.
Mon temps étant restreint je n'ai pu assister aux nombreux parloirs et tables rondes, c'est dommage le programme était d'enfer.
Je n'ai pas non plus pu faire le rallye écrit par Sire Cédric, 800 personnes au rendez-vous je pense qu'on parler de succès fou.



Vue sur la salle


Il s'agit d'un article sérieux donc je vous épargne les photos délirantes mais je peux déjà vous donner rendez-vous pour l'édition 2017, pour finir sur un nuage et avec des étoiles dans les yeux, je signe où s'il vous plait ?



lundi 10 octobre 2016

La lettre et le peigne de Nils BARRELLON








Nils 
BARRELLON

La lettre et le peigne












4ème de couverture :
Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri. 
Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer. 
Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement célèbre… 
Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé en sortant d’un club. En déposant plainte, il croise la capitaine Hoffer, très intriguée par son histoire. 
Depuis, Jacob se sent traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par Berlin, il décide alors de tenter l’impossible pour la retrouver…





A l'aide du résumé j'ai bien compris que c'était un roman qui se situait pendant la guerre 39/45 mais c'est en commençant ma lecture je l'ai vraiment réalisé.
L'auteur nous envoie à Berlin, détail assez inhabituel car en général les histoires se passent en France.
Je tiens à le relever tout simplement parce que nous ne sommes pas habitués à avoir un point de vue situé de l'autre côté de la frontière, chez les Allemands et c'est extrêmement intéressant.
Ah sinon je vous ai dit que j'adorais les romans sur cette guerre?

Anna a vécu des moments cruels et ignobles pendant la guerre, elle a aussi parcouru des kilomètres allant de ville en ville afin de demander de l'aide.
Cherchant un proche encore en vie et qui accepte de l'héberger, juste pour pouvoir fermer les yeux sereinement, se reposer et reconstruire ce qui peut l'être.
Bien des années plus tard et suite à une tentative d'enlèvement Jacob, le petit fils d'Anna, se demande si cette dernière ne serait pas en lien avec ce que son père lui a confié avant de mourir.
Il va se lancer à la recherche d'une lettre que détient un proche de sa grand-mère et va devoir échapper à ses dangereux poursuivants.
Alors peut-être comprendra-t-il pourquoi on lui veut du mal mais aussi ce que cache le passé...

L'alternance avec le présent allège énormément l'horreur de la guerre et ses ignominies.
Le nazisme d'aujourd'hui est abordé, sujet que l'on connait de loin même si on sait que ça existe toujours et j'ai trouvé judicieux d'en faire mention, c'est rare.
J'ai parfois été glacée d'effroi devant ces fanatiques du Führer et j'ai aimé la chasse à l'homme. 

L'auteur a su assouplir son roman noir pour y glisser de l'émotion, avec un sujet aussi sensible il est agréable de ressentir à travers ces êtres humains.
J'avoue avoir été atteinte d'une bouffée de nostalgie, j'ai pensé à mes grands-mères, la première a connu le traumatisme qu'ont pu produire les bottes allemandes rien qu'à leur résonance sur le bitume.
La deuxième, que je n'ai plus et qui me manque terriblement a été chassée de l'Alsace par la guerre pour venir vivre dans le sud avec ses parents.
J'ai eu l'impression d'y voir l’exode d'Anna et qu'il est bon de s'imprégner d'un roman qui met en scène plusieurs générations d'une même famille.
Parfois avec des secrets lourds à porter, des héritages qui pèsent sur les épaules des survivants. 

Bravo pour le surnom "Spin Doctor", ça a réveillé en moi les souvenirs adolescents d'un groupe de punk excellent, j'ai filé sur youtube à la première occasion.
J'ai aussi eu la surprise de croiser un personnages bien connu.

Quelle évolution, disons les choses clairement, Nils Barrellon me laisse encore une fois sur mon séant (j'y mets les formes là, notez).
Il a commencé avec du polar humoristique, enchaîné avec un thriller froid et implacable et présente maintenant un roman noir historique.
L'auteur gagne en qualité avec les années, il vient de se placer très haut avec La lettre et le peigne.
Touchée, coulée Monsieur Barrellon !!



le site éditeur en cliquant ici. Sinon en librairie.





Nils Barrellon est professeur agrégé de sciences physiques au lycée Rodin à Paris. Il est marié et père de trois enfants.
Il a commencé à enseigner en 1996 et est professeur de lycée depuis 2003. 
Il signe avec "Le Jeu de l'Assassin" (2014) son premier roman qui a été finaliste du Prix Quai des Orfèvres 2013, du Prix Balai de la Découverte 2014 et du Prix Polar Lens 2015.
En mars 2015 sort le deuxième épisode des enquêtes du Commissaire Kuhn intitulé "La fille qui en savait trop".
Deux romans en 2016 ! La position des tireurs couchés chez Fleur Sauvage et La lettre et le peigne aux éditions Jigal. Dans ces deux one shot, on y croise le commissaire Kuhn.
Il est également l'auteur de de nouvelles et de pièces de théâtre dont l'une a gagné le Prix de la Comédie au Festival de Dax en 2004.


jeudi 6 octobre 2016

Interview de R.J. ELLORY

C'est un véritable honneur de recevoir R.J. ELLORY sur mon "Shoot", merci pour ces très belles réponses, ayant lu "Un coeur sombre" j'en ai eu des frissons, j'espère qu'il en sera de même pour vous.
Un grand merci également à mon amie Sandrine ROY, auteure de Lynwood Miller chez les Editions Lajouanie, pour sa traduction de l'anglais. 







Voilà neuf romans publiés en France, vous y êtes très présent lors de séances de dédicace, on peut dire que c'est un pays que vous affectionnez ou plutôt que ce sont les français qui vous aime ?
J'aime la France. J'aime le pays, les gens, la culture, les lecteurs. Je viendrai vivre ici et j'espère voir ce jour arriver avec grande impatience.
Mes livres sont traduits en 26 langues et pourtant c'est ici, en France, que je vends le plus de livres. Plus que dans n'importe quel autre pays et c'est ici que je reçois l'accueil le plus enthousiaste. Alors, ça a peut-être commencé avec la générosité des Français envers mon travail, mais ça a fini par devenir une histoire d'amour.




Avez-vous le temps de lire Roger? Si oui quelle est votre dernière lecture?
Oui, j'ai le temps de lire. Je suis toujours en train de lire quelque chose. Je lis beaucoup pour mes recherches puisque beaucoup de mes romans contiennent des éléments historiques et des évènements politiques ou culturels marquants.
Mais je lis aussi pour le plaisir quand je voyage. En avançant en âge, je me suis rendu compte que j'étais de plus en plus attiré par les livres de non-fiction plutôt que vers la fiction.
Bien sûr, je lis de la fiction mais rarement ces temps-ci. Je suis fasciné par l'histoire militaire, principalement celle de la Seconde Guerre Mondiale et en ce moment, je lis des livres traitant de l'extraordinaire courage et de la bravoure des résistants français et des opérations spéciales exécutives en France pendant l'invasion en Normandie.
Je suis positivement persuadé que sans les Français, la guerre aurait été perdue. Comme le disait Churchill : la défense française à Dunkerque, qui permit aux Forces Britanniques d'évacuer en Angleterre, non seulement a sauvé plusieurs milliers de vies mais a aussi fait preuve d'un courage plus grand encore que celui des Grecs et des Spartes à Thernopylae.
J'ignore pourquoi, j'ai ressenti une énorme connection avec la France et les Français et j'ai eu l'opportunité de passer du temps dans plus de 50 villes à travers le pays.




Vous avez construit un personnage principal extrêmement fort, avez-vous rencontré des hésitations pendant l'écriture de "Un cœur sombre", sur les événements gravitant autour de lui? A moins d'avoir la fin de l'intrigue en tête en commençant l'écriture...
Non, je ne fais jamais de plan quand j'écris. Je n'ai pas de grandes lignes prédéfinies ni de synopsis quand je commence un livre.
J'ai écrit ce roman parce que je voulais créer un personnage qui soit l'exact opposé de Frank Parrish dans Les anges de New York. Vincent Madigan m'apparaissait presque comme un personnage Shakespearien, une grande figure tragique, un homme qui fait l'expérience d'une révélation concernant ses actes et qui décide de changer le cours de sa vie. Pourtant quoi qu'il fasse, la situation semble aller de mal en pis.
Je voulais qu'il soit torturé, apeuré, désespéré, souffrant d'énormes pressions mentales et émotionnelles mais je voulais aussi qu'il ait conscience d'avoir créé lui-même tous ces événements. Il sait également qu'il est le seul à pouvoir sauver la situation mais il a fait de sa vie une chose tellement compliquée qu'en changer le tracé en serait presque impossible.
Comme dans tous mes romans, une fois que j'ai créé le personnage principal, les événements semblent s'enchaîner de façon quasiment inévitable. Je voulais que le lecteur ressente de l'empathie pour lui, qu'il apprécie le fait qu'il essayait d'arranger les choses mais aussi qu'il comprenne qu'il n'y aurait peut-être pas d'espoir de rédemption.


On voit passer des photos de vous à la guitare avec votre groupe de rock sur les réseaux sociaux, est-ce que la musique et l'écriture sont deux activités bien distinctes pour vous?
Ce sont deux activités différentes mais il y a quelques similitudes.
La différence principale, c'est qu'écrire un livre est une activité individuelle et solitaire alors que faire de la musique, enregistrer des albums, se produire avec un groupe sont des activités collectives. Ecrire une chanson, c'est comme écrire un chapitre.
Ecrire un album c'est comme écrire un livre. Il y a un rythme à tout langage, je pense que je reconnais ces rythmes et que j'ai une approche assez similaire de ces deux passions. Je sais quand ça sonne bien, que ce soit en musique ou en littérature et je sais quand je suis heureux de partager ça avec les autres.




Du coup écrivez-vous en écoutant de la musique ou avez-vous besoin de calme?
Non, j'écris toujours dans le silence. Pour moi, l'écriture demande une concentration intense.
J'écris plusieurs heures par jour, et j'essaie d'achever un roman en 10 ou 12 semaines environ.
C'est ce qui semble fonctionner le mieux pour moi et j'aime bien être capable de me concentrer sans aucune distraction extérieure.




Vincent est un être particulier, qui interpelle, comment est-il né dans votre esprit, quelles ont été vos inspirations pour créer un homme pareil?
Avec des mots simples, il s'agissait de créer une antithèse de ce que l'on considère comme un héros.
Je voulais faire en sorte que le lecteur ressente empathie et sympathie pour cet être humain terrible, au point même qu'il veuille sa victoire finale.
De cette façon, il est un peu comme Ernesto Perez dans Vandetta. Comme dans tous mes livres, le personnage central est souvent plein de défauts. J'aime à penser qu'ils sont très humains en fait.
Je commence avec ce désir de créer un effet mental et émotionnel sur le lecteur et ensuite je réfléchis au genre de personnage qui va faire passer cette émotion.
A partir de là se définit leur nature, leur personnalité, leurs relations, même leur métier et c'est à partir de ça que je construis l'histoire autour d'eux.
L'intrigue peut souvent changer en fonction de ma meilleure compréhension des personnages dont j'écris l'histoire.
En ce qui concerne Madigan, exactement comme Frank Parrish dans Les anges de New York ou Ernesto Perez dans Vendetta, nous avons un personnage qui a des défauts, qui est brisé et qui se bat pour donner du sens à sa vie.
Je pense que c'est quelque chose qui m'interpelle grandement. Je veux écrire sur des gens qui sont prisonniers d'un monde où ils doivent se battre pour se comprendre eux-mêmes et prendre les meilleures décisions, quelles que soient les situations qu'ils ont à résoudre.





Quel conseil donneriez-vous à un jeune auteur qui débute l'écriture de son manuscrit?
Je crois que le plus mauvais livre que l'on puisse écrire, est celui que l'on est persuadé que les gens aimeront.
Je crois que le meilleur livre que l'on puisse écrire, c'est celui que l'on aimerait lire soi-même.
Ecrivez le livre qui éveillera votre intérêt. Votre enthousiasme pour le sujet transparaîtra et cet enthousiasme sera alors contagieux.
Personnellement, je suis parfois davantage captivé par le langage utilisé que par l'histoire en elle-même.
Je lis des livres assez pauvres en matière de trame mais le style dans lequel ils sont écrits est si beau et si évocateur que je lis de façon compulsive, m'obligeant souvent à ralentir pour ne pas être à court de lecture trop vite!
Je pense que le succès de beaucoup de livres extraordinaires n'est pas dû aux idées couchées sur le papier mais plutôt à la façon dont ils ont été écrits ou construits et ça fonctionne magnifiquement.
Je pense que les grandes histoires viennent des gens et de leur expérience de la vie.



Ceci n'est pas une question, dites-nous tout ce que vous avez envie de faire passer à propos de "Un cœur sombre".
Je voulais simplement écrire un roman qui donne le sentiment au lecteur, qu'il avait vécu deux semaines en enfer avec Vincent Madigan.
Je voulais une atmosphère tendue et pleine de gêne, émotionnellement exigeante pour que le lecteur ait envie qu'il s'en sorte tout en se disant en même temps que peut-être, il y avait une chance qu'il y arrive.
Les titres des chapitres sont tous des chansons écrites et enregistrées par un groupe (the Gun Club).
Il n'y a pas de relation avec l'histoire en elle-même mais il y a quelque chose dans la musique de ce groupe que j'aime, qui a un rapport avec la colère et la tension, la férocité de celui-ci, l'idée du danger et le malaise qui l'accompagne.
Je voulais que ce livre soit comme un tour de montagnes russes, où l'on se sent mal mais dont on ne peut pas descendre avant la fin.





N'hésitez pas à revenir chez moi, 
vous êtes le bienvenu Roger.